Claude Cressiot, l'histoire de 23 ans de présidence
C'est un événement dans le petit monde sportif paimpolais. Président de l'Élan basket paimpolais depuis sa création en 1995, Claude Cressiot va passer la main. Confidences.
Ouest-France le 07/10/2017
Entretien
Claude Cressiot, président de l'Élan basket paimpolais.
Confirmez-vous votre départ après 23 ans de présidence ?
Dimanche dernier, j'ai confirmé à tout le monde ce que j'avais laissé entendre à la dernière assemblée générale. Je vais donner un petit coup de main mais je cède la place. Ils vont se prendre en main. Cette année, on va être une cinquantaine, soit environ dix de plus avec deux équipes seniors, une minimes, une benjamins et l'école de basket.
Votre histoire personnelle et celle du club sont liées. N'est-ce pas difficile à gérer affectivement ?
J'ai tendance à laisser les sentiments de côté. Sinon, on n'en sort pas... Là, je sens que je suis au bout. D'une certaine façon, c'est dur d'arrêter mais ce sera ma dernière année. Je vais avoir 74 ans dans quelques jours. Il est temps...
C'est une responsabilité très importante d'être président d'un club. À la création, le 9 juin 1995, je n'aurais jamais imaginé rester si longtemps. J'ai créé le club pour mon fils Alexandre et ses copains. Il y avait Jean-Marie Gouesnou, Frédéric Robert, Fabien Schmitt et Alain Pierre... Je n'avais presque jamais touché un ballon de basket sauf à l'école à 12 ans.
Quel regard jetez-vous sur ces 23 ans de présidence ?
Il y a eu des hauts et des bas. Les gens n'imaginent pas le boulot que représente le bénévolat. Durant 18 ans, j'ai été à la fois président, secrétaire, trésorier et correspondant du club... Là, par exemple, je viens de passer cinq jours à faire des dossiers. Tout serait plus facile s'il ne fallait pas relancer les gens vingt fois pour avoir certains papiers. Tout cela m'use.
Je n'ai pas fait beaucoup de grandes marées parce que j'étais pris ailleurs avec le club. Sans parler des sous donnés à titre personnel. On a peu de moyens. Les frais d'essence ne sont pas remboursés mais on fait pourtant les déplacements... Notre budget annuel est d'environ 5 000 € avec 500 € qui partent aussitôt pour les frais administratifs d'inscriptions. Nos recettes proviennent des subventions et des licences qui coûtent entre 65 et 110 €.
On dit que le bénévolat va mal. Qu'en pensez-vous ?
On est tous dans la même galère. Le problème principal, c'est l'encadrement et notamment celui des jeunes. On retrouve partout ce problème. On manque de monde. Du coup, cela retombe toujours sur les mêmes qui finissent par se lasser. Les comportements ont changé. Avant, les gamins traversaient la rue pour nous saluer. C'est beaucoup moins vrai aujourd'hui où les gens considèrent le sport comme un produit de consommation.
Certains parents n'ont jamais poussé la porte de la salle pour voir jouer leurs enfants... Cela dit, la lassitude vient de beaucoup d'endroits. Aujourd'hui, les gens et notamment les adultes n'ont jamais été autant connectés à leur téléphone, ordinateur ou aux réseaux sociaux. Et pourtant, ils ont du mal à nous répondre sur les dossiers.
Vous avez des regrets ?
Oui, celui de ne pas avoir réussi à faire une entente avec Plouézec. Au début des années 2000, nous avions été les voir en délégation. On a fini par faire une entente avec les petits mais elle n'a tenu que deux ans. Cette année encore, on a évoqué l'idée de créer une coordination territoriale de clubs ou de joueurs. En partant, je saurai si c'est à cause de ma personnalité que les choses ont bloqué ou si c'est autre chose... Si les clubs ne se rapprochent pas, ils vont mourir.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?
Nous avons eu la Sacem en 2014. On a aussi fait une bêtise dans les années 2000. Nous avons été sanctionnés pour une falsification de licence. Voilà ce qui arrive lorsqu'on ne sait rien refuser aux joueurs. C'était la pire connerie qui m'a valu deux ans de suspension dont un avec sursis en tant que président. Un joueur et l'entraîneur de l'époque ont aussi écopé de six mois... Cela dit, en 23 ans, les bons souvenirs prédominent comme en 1999, nous avons fait une supersaison. Sur 100 matches, nous n'avions perdu que 3 fois et remporté la Coupe départementale...
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